R.I.P.

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A notre ami Stéphane

Cher Thierry, chère Nathalie, chers tous (j’ai peur d’en oublier),

La nouvelle de la disparition de Stéphane nous a tous pris avec surprise.  Rien ne nous laissait prévoir cette issue.

De Stéphane, nous gardons un souvenir vif et plein de sympathie.

Surtout, il nous inspirait, comme planeuriste, une voie très particulière au F3i/q.  Ainsi, chaque Coupe d’Europe servait de réunion familiale.  Stéphane retrouvait Thierry, son frêre, mais aussi toute la famille s’impliquait dans la vie « planeuriste ».  Je voyais Nathalie toujours à l’oeuvre dans l’organisation, aidée par Lucie.  Et aussi, à cette occasion, Hervé Chansard faisait aussi famille, et même cet été, avec son fils.

Perso, je vous voyais de l’extérieur et je trouvais (je trouve toujours) cet ensemble familial merveilleux.

Stéphane avait une place assez particulière dans cette constellation F3i.  Bon pilote, excellent camarade, avec de beaux planeurs, j’appréciais  particulièrement de discuter avec lui.  En y réfléchissant, il avait quelque chose de Poulidor, idole de mon enfance.

Poulidor était aimé de tous, tout le monde admirait ses capacités sportives extraordinaires, et pourtant, il gagnait fort peu de compétitions, malgré ses évidentes qualités.

Interrogé peu de temps avant sa mort, il y a quelques années, un journaliste lui demandait « comment se fait-il qu’avec vos extraordinaires capacités sportives, vous n’avez jamais gagné le Tour de France? »  Et Poulidor a expliqué « au fond, je n’avais pas le désir d’être le premier. Il me suffisait de savoir que j’étais parmi les meilleurs, que mes amis et ma famille me connaissent comme tel, et cela me suffisait.  Je n’avais pas le désir d’être devant tout le monde ».  En repensant à Stéphane, avec lequel j’ai donc passé pas mal de temps à bavarder, je me suis souvenu de cette interview de Poulidor.  Stéphane aimait être connu comme un bon pilote, il aimait avoir de bons (et beaux) planeurs, mais l’idée de se battre ardemment pour être le premier semblait quelque chose qui ne l’intéressait pas.

Au fond, cela représente bien l’aspect caché mais si intéressant de la compétition.  Elle ne sert pas qu’à gagner, sinon, il n’y aurait que 2-3 compétiteurs dans chaque discipline.  Elle sert avant tout à se mesurer à soi-même, à prendre plaisir, à se construire un monde.

Dans ce sens, Stéphane était un parfait représentant de cet esprit.

Je n’ai pas encore eu le temps de creuser dans mes innombrables photos pour faire un portfolio dédié à Stéphane.  Je le ferai dans les prochains jours.

D’ici là, les planeuristes F3i belges se sont mis d’accord pour représenter notre attachement à la mémoire de Stéphane par un arbre.

Nous l’avons choisi selon les critères suivants :

– pas trop haut, car les hauts arbres sont vraiment pénibles pour les planeurs;

– fleuri au printemps, afin de marquer le retour des beaux jours du planeur;

– avec de beaux fruits savoureux, de manière que chacun puisse penser à Stéphane en les dégustant;

– et évidemment, adapté au climat et au sol des contreforts pyrénéens de l’Ariège.

C’est ainsi que nous avons choisi un cerisier bigarreaux « coeur de pigeon ».  Avec la complicité de la pépinière locale, il arrivera à la maison de Lézat.

Entretenir la mémoire de Stéphane réclamera ainsi des actions pratiques.

Il faudra faire un effort pour lui faire un trou large et profond pour ses racines, garnir celui-ci de terreaux et d’un peu d’engrais.  Perso, je lui mettrais une pelletée de gravier calcaire. Car les cerisiers aiment le calcaire.  Une fois le trou refermé, il faudra l’arroser copieusement. L’été qui viendra, il faudra l’arroser, un peu, pas trop, afin qu’il prenne de lui-même le goût de chercher son eau en profondeur.

Et ainsi, l’arbre de Stéphane fleurira et fructifiera.  Et chaque printemps nous le rappellera par ses fleurs et par ses fruits.

Enfin, je n’oublie pas que le cerisier est de la famille des roses et des ronces, ce qui me fait me rappeler des vers de Victor Hugo :

« Et la Terre agitant la ronce à se surface
Dit: L’homme est mort, c’est bien, que veut-on que j’en fasse ?
Pourquoi me le rend-on ?
Terre, fais-en des lys que l’aube arrose
De cette bouche aux dents béantes fait la rose
Entrouvrant son bouton. » 

Avec tous les amis planeuristes de Belgique,

 

Pierre Rasmont

A notre ami Pierre,

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A notre ami Guy Van Pelt

A notre ami Gérard,

Gérard, tu nous a toujours épaté.

Tu n’étais plus tout jeune mais, malgré tout, tu continuais de te passionner pour les planeurs au point de faire de la compétition et de terminer avec des résultats honorables.

Tu faisais de la montagne aussi. Je ne t’ai jamais rencontré au détour d’un pic pyrénéen. Sans doute parceque tu faisais de l’alpinisme, tandis que moi je ne fréquente jamais que la montagne à vache, à rechercher mes petits bourdons.

Quoiqu’il en soit, nous avions ces deux passions en commun : planeur et montagne, et je serais bien heureux de les continuer aussi longtemps que toi, et à un même niveau.

Je repenserai souvent à toi comme un exemple.

Tu nous a quitté sans le choisir. Toutefois, je pense que si tu avais eu ce choix, c’est bien dans nos chères Pyrénées que tu aurais aimé graver les dernières images de ta vie.

Bien joué, Gérard, beau vol !

Pierre

Gérard à Othée 2001