Il y a trois semaines, profitant de quelques heures de calme entre deux averses, chose rare, Thierry Gras et moi sommes allés secouer nos ARSEN au club de Nivelles.
J’adore l’ARSEN, qui me rappelle un F3i par son vol. C’est un F3F mais un peu lourd (sans ballast) pas optimal en durée, pas optimal en vitesse, bref, un compromis « à la belge », comme le sont nos gros planeurs.
Mais j’ai un problème : mon rhumatisme de l’épaule gauche rend le lancer difficile. Jusqu’alors, Thierry et moi avons utilisé une hélice 13×10, comme recommandé par le fournisseur du moteur. Pour me faciliter le lancement, j’ai décidé d’utiliser une hélice qui donne plus de « pêche » au lancer, une 14×12.
Et effectivement, c’est nettement mieux. Il me suffit maintenant de « déposer » le planeur dans l’air et le moteur le tire directement.
Je me lance dans une série de montées, puis vitesses. Je pense avoir enchaîné une dizaine de montées. Puis, d’un coup, arrivé à 200m, le planeur ne répond plus, je crie (par habitude) « RADIO ». Mais le planeur part en quelques manoeuvres spontanées, dont un très joli looping inversé. Je l’imagine déjà s’écraser à plein tube et soudain, je récupère le contrôle. Evidemment, en profitant de cette chance, je le ramène au plus direct dans un aterro sur la piste.
Lorsque Thierry le prend en main, il fume et il pue. Je coupe l’alim. Ramené à la table, je l’ouvre et je découvre le dégât. Voyez les photos pour découvrir l’horreur. Le contrôleur est complètement grillé, les fiches de connexion aux accus sont détachées. Il y a ici et là des gouttelettes de métal fondu . Tout est noirci. De toute évidence, il y a eu un court-circuit massif avec une élévation considérable de température.
Dans ce planeur, j’ai installé un BEC externe de 5A. Quelle chance ! Car si tout le circuit entre les accus, le contrôleur et le moteur est carbonisé, les fils du BEC sont restés connectés. Le BEC lui-même a bien chauffé et sa gaine thermo est toute noircie mais il a tenu et bien joué son rôle en me rendant un plein contrôle.
A vrai dire, je ne comprends pas très bien l’origine du dégât.
Avec cette hélice, j’avais fait une mesure statique à l’ampèremètre et cela semblait tout à fait jouable. Mais eCalc me révèle que le problème était la température du moteur. Je pense donc (sans certitude) que l’origine du court-circuit massif a été la fonte des gaines des fils des 3 pôles à l’entrée dans le carter du moteur. A partir de ce court-circuit, la température a monté considérablement et tout a fondu.
J’ai acheté un nouveau contrôleur mais je ne suis pas certain que le moteur lui-même est encore utilisable. Je dois encore le tester.
En tous les cas, le BEC externe a sauvé le modèle. Je retiens aussi qu’il vaut mieux l’éloigner du contrôleur, histoire de lui éviter le « coup de flamme » et les projections de métal fondu.
Par ailleurs, je suis aussi heureux d’avoir installé un coupe-circuit du moteur accessible de l’extérieur du fuselage, car le ramassage du modèle, lui-même, n’est pas sans risque de projection de métal fondu jusque dans les yeux, au moment de l’ouverture de la verrière.
MORALITES :
1) Se fier à eCalc
2) faire des mesures statiques d’ampérage
3) utiliser un BEC externe (PRIMORDIAL !)
4) l’installer loin du contrôleur
5) installer un coupe circuit
Bon réveillon à tous !
Bye, Pierre
Gonfaron, 31.XII.2021